mercredi 30 avril 2014

S'aimer sur la lune



       Avant d'aller à la sieste, j'ai pris ma Crapulette dans les bras. Comme chaque fois que sa joue est à ma portée, j'y ai déposé un bisou, puis en la serrant contre moi, lui ai dit « je t'aime ».

       « Moi aussi ze t'aime », m'a-t-elle répondu. 
       Je lui ai fais un bisou-prout dans le cou, on a rit, puis je l'ai posé dans son lit, avant de m'y asseoir à mon tour.

    « Et tu m'aimes combien ma chérie ? »

       Après quelques secondes de réflexion, elle lève les yeux et m'annonce de sa voix fluette :

    « Ze t'aime zusque tout en haut !

  -   C'est vrai ? C'est génial ! Et bien moi, je t'aime jusqu'à la lune !

  -   Pou'quoi ? me lance-t-elle, le sourcil froncé.

  -   Parce que la lune elle est très très loin, et que moi je t'aime très très fort ! Grand comme ça ! [ gestes à l'appui ! ]

  -   Mais ! C'est nul ces zhistoires de lune ! [ sa nouvelle passion est de dire "c'est nul" le plus souvent possible, je crains le pire quand elle aura 12 ans ! ]

  -  Tu trouves que c'est nul que je t'aime très fort?

  -  Beh non...

  -  Tu voudrais que je t'aime comment alors ? »

       Elle réfléchit un instant, sourit, visiblement fière de ce qu'elle va m'annoncer, met son doigt en l'air, comme elle sait si bien le faire et s'écrit :

    « Ze te t'aime dans la lune ! Ah ! Ze sais z'ai une bon l'idée, on va se voler dedans le ciel vers la lune !

  -  Tu veux qu'on s'envole pour aller s'aimer sur la lune ?

  -  Oui, c'est ça ! Ah ! Non ze sais, si tu veux tu peux sou'ver [ soulever ] le lit, maman ! »

       A ce moment, Maxime, 5 mois, voisin du dessous se met à pleurer.


   «  Maman, ze crois que c'est bébé Massime qui pleure. Il a faim, ze crois qu'i' veut son bib'ron... »

       Discuter avec ma fille est absolument rafraîchissant !

mardi 29 avril 2014

Troubles du sommeil, et après ?

       Suite aux constats dont je vous faisais part hier >ici<, j'ai pensé [ dans la grande bonté qui m'anime ] qu'il pourrait être intéressant de vous livrer mes techniques, mais aussi (et surtout !), recueillir les vôtres.

       C'est un fait avéré, officiel, exposé au monde entier [ oui, je sais, en vrai je n'ai fait que l'écrire sur mon blog, mais soyez pas si rabat joies ! ], Crapulette, trois ans, dort parfois bien mal.

       A mon sens, une des premières choses à influer sur le coucher et le sommeil d'un enfant est indéniablement son caractère

       Aussi, bien qu’appliquant certaines méthodes de base, piochées ça et là, mes solutions n'en sont pas pour tous les enfants/parents, mais peuvent éventuellement servir de piste.

       Pour bien situer la chose, je vous parle brièvement de Crapulette.

       C'est une petite fille extrêmement douce, d'une grande sensibilité
       Très émotive, son jeune âge ne lui permet pas toujours de canaliser ou même de comprendre certains sentiments qui l'assaillent.

       De là découlent fatalement pleurnicheries et peurs irraisonnées, et j'essaie de l'aider à les surmonter, afin qu'elle puisse vivre sereinement.

       Si dans la journée c'est relativement « simple » à faire puisqu'elle est aussi joyeuse que sensible, pétillante, curieuse et plutôt attentive, si dans la journée donc, nous pouvons en discuter, nous pouvons ensemble tenter de comprendre pourquoi peur ou pleurs, dans la nuit, la tâche s'avère un peu plus compliquée.

       Et la nuit commence à l'heure du coucher. Coucher qu'elle appréhende la plupart des soirs, probablement dans la crainte de ce qui pourrait lui arriver.



       Son calvaire [ et le mien ! ] débute dès l'endormissement.
       J'en parlais hier, Crapulette craint ce que l'on nomme les illusions hypnagogiques. Désignation bien compliquée pour un phénomène que nous avons tous connu ne serait-ce qu'une fois.
       Qui, en début de sommeil, n'a jamais eu de drôles de sensations (la plus « récurrente » étant celle de la chute dans le vide), qui parfois nous tirent de ce demi-sommeil parce que légèrement angoissantes ?

       Dans l'absolu, cela n'a rien de grave, ce n'est aucunement pathologique, ça ne cache même pas une angoisse latente. 
       C'est juste une interaction entre notre cerveau et notre corps, ni plus vraiment réveillés, ni tout à fait endormis... 
       Mais, si les rares fois où nous, adultes les ressentant, arrivons à en tirer une infime angoisse, imaginez le résultat sur une enfant froussarde !

       Chacun des endormissements de ma belle est donc une potentielle source de crise, et un obstacle bien concret pour aller se coucher.
       Il faut donc qu'elle soit le plus paisible possible pour franchir cette étape sans heurt.
       
       Pour cela, va sans dire, l'instauration d'un rituel est obligatoire, mais il faut aussi veiller à lui offrir une « ambiance » qui la sécurise.
       Présence de Doudou indispensable, mais aussi celle de Doudoubi (le double neuf de Doudou!), veilleuse, porte ouverte, et en option, son jouet préféré du moment, qui varie d'une période à une autre.

       Les soirs où elle est plus ou moins survoltée, nous faisons ce qu'elle appelle « la nimastique » [ gymnastique ] juste avant le rituel.

       Assises sur son lit, on fait une suite de mouvements (moulin, « mains escaliers », respirations profondes en levant les bras au ciel) dans le but de « se ca'mer ».
       C'est assez efficace, et si en plus, on finit par « Meunier, tu dors », ça la met de bonne humeur !

       Là, le but est clairement de rendre le coucher joyeux mais calme.

       Suite à cette idée d'article, à la place de la gymnastique nous avons fait quelques photos, et il s'avère que cela fut très efficace de lui « montrer » comme elle « dort » et dédramatiser la situation !

       Lorsque tout cela se passe sans ombrage, magnifique, dans les dix minutes, elle dort. 

       Mais il arrive qu'il y ait ce que j'appelle le « rappel ». Et c'est là que ça se complique...
       Identifier la nature du rappel n'est pas aisé et détermine la conduite à mener...

       Si le rappel est « justifié » par une vraie peur -attention ! Les enfants sont malins et savent faire semblant ! Bien les connaître est alors essentiel-, douceur et mots rassurants sont de rigueur. Prendre garde à ne pas trop s'attarder sous peine de finir leur esclave...

       Pour Crapulette, je lui demande d'abord ce qu'elle a, puis, en jaugeant sa peur « concrète », je m'approche et m’accroupis près de son lit, lui assure qu'elle n'a rien à craindre et lui caresse les cheveux quelques instants seulement pour ne pas lui donner envie d'en « profiter ».

       Si le rappel est à base de « j'ai soif », ou agrémenté d'une explication douteuse [ traduire par : « je préfère jouer à dormir et j'adore te voir en forme de chèvre » ], il faut sévir, mais en douceur. Et maîtriser la main de fer dans le gant de velours, à part en théorie, c'est pas facile !

       En gros, il faut réussir à être ferme tout en faisant savoir au mioche que non, on ne l'abandonnera pas en cas de « problème »...
       Ton sévère sur mots bienveillants est ce qui fonctionne avec ma puce.

       De là, endormie, nous passons à la suite des festivités [ pas toutes les nuits hein ! Je vous décris là le pire du pire ! ].

       Il est 3 ou 4 heure du matin et survient LE cauchemar
       Celui qui fiche la trouille, celui qui réveille votre enfant et qui le fait hurler. Celui qui fait tressaillir votre propre sommeil et votre cœur aussi...
       A ce moment, il s'agit de rassembler au maximum votre lucidité [ et c'est pas simple à cette heure ], pour ne pas débarquer en sueur dans la chambre de votre petit et lui flanquer une encore plus grosse frayeur !

       Se souvenir que ce n'est qu'un « simple cauchemar » et pas l'agonie de votre enfant hurlant en plein milieu de votre propre sommeil est primordial pour qu'il se rendorme au plus vite ! 
       Tout est une question de réactivité et de douceur et en pleine nuit, ça relève de l'exploit !

       Mais si tout est bien fait comme il faut, le cauchemar sera vite enraillé, et vous pourrez vous recoucher. 
       Sinon, retour à la case endormissement... Autant vous dire que ne dormir que d'un œil coûte moins cher que de tout recommencer !

       L'autre problème de ma fille, évoqué dans mon article précédent, est le bruit généré par les voisins du dessus...
       Ne pouvant dignement pas attenter à leur vie, il ne me reste qu'une solution [ les mettre en colère, vu qu'ils vivent au dessus, m'apporterait plus de désagréments que d'avantages, alors je me tais... ], apprendre à Crapulette à identifier leur vacarme d'une façon rigolote qui donc, ne fait pas peur.

       Lui dire que les « boum boum » de pieds ne sont que ceux d'Ethan [ le comble est qu'ils ont aussi un fils d'un âge proche de celui de la mienne... Mais leurs voisins du dessus sont soucieux de ne pas déranger, eux... ], qui a fait  « tomber son ballon ».

       Lui dire que le « méga-badaboum » n'est que la chute des chaussons de la maman d'Ethan, qui va se coucher... 

       ( et cetera, et cetera...)



             Conclusions :

       Pour un enfant à l'endormissement problématique, il faut avant tout favoriser un coucher des plus serein, et veiller à ce que l'enfant se sente en sécurité dans sa propre chambre ( et là, chaque enfant a ses préférences).

       Pour un enfant au sommeil peuplé de cauchemars, il vous faut ne pas paniquer et savoir lui apporter sécurité et calme dans le temps le plus restreint possible.

       Pour un enfant coriace et rebelle, mais enfant quand même, il vous faut savoir être ferme et disponible à la fois (bonjour le casse-tête...).

       Pour des voisins à vomir, il vous faut soit une imagination fertile, soit un bon gros gourdin...


lundi 28 avril 2014

Le sommeil injuste

       Si Crapulette m'a été enviée un bon millier de fois lorsqu'elle était bébé...

       Si j'ai pu me la raconter en ayant une réponse des plus classieuses au récurrent « Alors, elle fait ses nuits ? »

       Si tata Gertrude n'a jamais eu l'occasion de me refiler un des ses conseils foireux, parce que pour bien enfoncer le clou, mon bébé à moi, primipare, était non seulement mignon et sage, ne pleurant que peu, mais faisait aussi ses nuits presque depuis sa naissance !

       Si j'ai crâné un max devant tous ceux et celles qui m'avaient un jour pensée nouille, omettant, évidemment, de préciser que non, je n'y étais pour rien, c'était juste un sacré coup de bol que ma fille fasse son tour de cadran à trois semaines, aujourd'hui, j'en viens à me demander si ces histoires de karma ne sont pas un tout petit peu vraies !


       Karma ou pas, le fait est là, ma toute belle a aujourd'hui le sommeil tout pourri et si en réalité, je n'y crois pas vraiment, il faut avouer que la coïncidence prête à sourire ! [ bon, moins à 4 heures du mat', les yeux encroûtés et la mèche rebelle, hein ]


       Il n'est pas rare que je sois réveillée en pleine nuit par ses cris, et oui, je me suis déjà ramassée dans le couloir. Alors bon, aller moucher son nez et « nettoyer son chagrin », pourquoi pas, mais si en prime, j'ai le tibia en vrac, le cœur-chamade et le cerveau si embrumé que je ne sais plus où j'habite, j'avoue, le karma, je le déteste quand même drôlement !

       Il est également coutumier, que la classique négociation « dans 5 minutes, dodo ! », se transforme en véritables pourparlers, avec guerre à la clé... 
       Et rien n'est plus éreintant que de finir une journée sur une gronderie, aussi fugace soit-elle...

       Vous vous en doutez bien, je ne me suis pas contentée d'un simple soliloque sur le karma, j'ai tout de même mené ma petite enquête.

       Premier constat : ma petite fleur a le sommeil léger. Doublez ceci d'un caractère un brin timoré, et le moindre bruit qu'elle n'identifie pas devient source de frayeur. Donc de cris et de larmes. [ heureusement, comme tous les enfants, elle passe aussi des nuits n'entendant rien de rien, ni même l'orage de l'année, juste au dessus de nous ! ]

       Deuxième constat, tiré de ses explications farfelues, lorsque ma fille s'endort, elle subie ce que l'on appelle des illusions hypnagogiques ( sensations survenant à l'endormissement, comme par exemple tomber dans le vide... ). Evidemment, cela lui fait peur, et ne l'aide pas à avoir envie d'aller se coucher.

       Troisième constat, ma fille a trois ans, et elle fait des cauchemars, comme tous les enfants...

       Quatrième et dernier constat, le plus grave à mon sens, mes voisins du dessus ne sont que d'égoïstes, bruyantes et horripilantes personnes ne sachant pas ce que peut bien signifier « vivre en communauté ».
       Car, force est de constater que les réveils cause cauchemars, ou cause je m'endors, je « glonfle » ou « je suis tombée tout en haut » (illusions hypnagogiques, donc), sont nettement moins fréquents que ceux « Maman, j'ai peur du bruit... »

       Je suis peut-être mauvaise langue, ma fille pourrait très bien avoir entendu un bruit venant de la rue, imaginer quelque chose, « capter » un avion qui passe. Mais n'est-il pas étrange que parfois le même « bruit » me réveille moi ? 
       Moi, qui les identifie clairement ( chaise, pas lourd, porte fermée brusquement, voix parfois...)

       N'est-il pas suspect que dans la seconde, un de ces fameux bruits, en plus de réveiller Crapulette et moi-même, réveille mon Titou (qui lui pour le coup n'a absolument pas le sommeil léger ) ?

       Alors je me console, je ronge mon freins, et je me dis que si peut-être le karma existe vraiment, leur bébé à venir les réveillera chaque nuit pendant un long moment !


       Et, non, je ne souhaite pas à ce bébé de ne pas être heureux, je le précise, j'espère juste que sa venue leur rappellera que les bébés des autres sont tout aussi sensibles que peut l'être le leur ! 

vendredi 25 avril 2014

Le moment préféré...

       Je ne sais pas vous, mais moi, à chaque période de la vie de mes enfants est associé un moment préféré...

       Il varie au fil des mois [ des années pour ma grande ] de manière si subtile que parfois, je ne me rends même pas compte qu'il a changé...

       Aux premiers mois de ma fille, ce moment était le biberon de la nuit

       Elle contre moi, dans la maison endormie, ses petits doigts s’agrippant, le calme et la douceur à l'état pur. Un moment à nous, de longues heures que je n'échangerais pour rien au monde, malgré celles qui manquent à mon sommeil !

       Aujourd'hui, le moment se situerait plutôt le matin, quand son petit frère dort, et qu'elle en profite pour recharger sa batterie à câlins, se lovant tout contre moi, me caressant le visage, l'air heureux que je la bisoute, nous échangeant de jolis mots... 
       La douceur de son corps contre le mien, encore...

       Les premiers mois de mon fils sont en train de s'écouler, et, le moment qui me vient est indiscutablement le biberon de midi

       Crapulette mangeant à la même heure, je lui donne son repas dans le salon, afin que nous soyons tous ensembles (l'homme ne rentre pas pour manger en semaine) . 
        Et cela se termine inexorablement de la même façon... Mon fils s'endormant dans mes bras, son petit corps à l'abandon, la respiration sereine, l'air paisible. 
       Sa grande sœur chuchotant, moi aussi, pour ne pas « 'éveiller Titou »...

       Puis moi, le transportant dans sa chambre, le serrant tout contre moi, profitant de cet instant de plénitude où son corps ne fait à nouveau qu'un avec le mien...


       Cet après-midi, je me suis rendue compte que le moment commençait à changer... 

        Le midi et le matin continuent d'avoir la saveur particulière qu'ils avaient hier, mais aujourd'hui, à quatre heure, j'ai compris
        Mes moments préférés ne sont plus ni que pour l'un, ni avec l'autre, ils sont nous trois ensembles !

        Ce quatre-heure, je n'avais pas remarqué comme il était heureux, plein d'amour, pourtant, c'est souvent à cette heure que Crapulette se découvre fière d'être la grande, fière de cajoler et de faire rire son petit frère. 

       Pourtant, c'est souvent à cette heure que Titou dévore des yeux son aînée, avec toute l'admiration dont il est capable, souriant, puis riant, mettant de la compote partout ! 

       A cette heure, je ne sais ni pourquoi, ni comment, mes enfants sont connectés entre eux, et les voir faire est si délicieux, tellement... source de fierté.

       Aujourd'hui, nous avons « diputer » avec Crapulette [ = discuter ]
       Je lui ai demandé si elle aimait un peu son petit frère : « Ben oui, ze l'aime beaucoup mon tit frèr' » 

        Et elle a fini sa phrase par un bisou sur son front, puis, s'est jeté sur moi, le cœur visiblement plein d'amour... 

        Titou, souriait si fort en nous regardant, que je crois qu'il a compris que sa sœur l'aimait et que nos fiertés respectives étaient si « intenses » qu'il n'existait aucune autre solution que de se serrer dans les bras...

la photo n'a pas été prise à ce moment-là, mais elle reflète bien la complicité qui se construit...



mardi 22 avril 2014

La claque vieillissante

       Etre mère apporte tout un tas de choses. Certaines que nous avions imaginées (l'amour, la fatigue, le dévouement, ...), d'autres qui nous ont surprises par leur intensité (l'amour, la fatigue, le dévouement, ...), et celles, que dis-je ? CELLE que peu d’entre nous avait vu venir : la claque vieillissante.

       Car c'est un fait, aussi jeune puissions-nous être ( dans les chiffres ou la tête ), avoir des enfants nous fait irrémédiablement vieillir...

   Alors vieillir, entendons-nous, certes les gosses font pousser les cheveux blancs, mais bien qu'un peu « flop » au sortir de la maternité, vous ne serez pas munie d'un dentier et d'un sonotone dès l'expulsion !



       Vieillir n'est d'ailleurs pas le terme exact à employer, il faudrait plutôt dire mûrir ou grandir.
      On entre en mode baleine à l’hôpital, la démarche en canard, le souffle du buffle, et l'agressivité du pitbull enragé [sans rire laquelle n'a pas eu envie d'en coller deux à la secrétaire qui ose demander « Oui ? C'est pour quoi? » ], et après avoir eu un trait de ressemblance avec plus ou moins tous les animaux du zoo, après avoir broyé une ou deux mains, pleuré comme une madeleine, et respiré-bloqué, après donc, vient LA prise de conscience.

       Si quelques heures avant nous n'avions qu'à nous soucier de nous-même, nous nous retrouvons avec un mini-nous, une innocente, dépendante, fragile et joufflue créature, dont la responsabilité nous incombe ad vitam æternam.

      Et l'amour que nous portons à ce si petit être ne fait qu'aggraver la situation : en plus de devenir responsable de ce qui est le plus précieux, nous ressentons l'impérieux devoir de lui promettre amour, bonheur, attention et nourriture !

       Adieu naïveté, place à la maturité obligatoire !

       Et puis la vie continue, on n'y pense plus.
     On s'habitue les uns aux autres, et le temps, ce fourbe, file bien plus vite que dans nos souvenirs « d'avant »...
       Jusqu'au jour où, soudain, on réalise...

       Il n'est pas rare que ce jour coïncide avec notre propre anniversaire, une journée pas si différente, mais où fatalement, même si ce n'est qu'un peu, on pense à soi. Et, en se regardant, on prend en plein visage la claque vieillissante.



       Se sentir fondamentalement identique, mais subtilement différente...

     S'apercevoir que le changement est profond, que la transformation n'est pas temporaire, que cette maturité ne quittera jamais plus notre cœur.

       Comprendre l'évidence de l'avant et de l'après : rien ne sera plus pareil, nous ne sommes plus notre propre centre du monde. Nous sommes devenues un satellite du sien, notre enfant est devenu le héros de notre vie.

       Se rendre compte de l'effrayante vitesse qu'a pris le temps, de l'impossibilité à le remonter...

     Se dire que l'on « a vieilli », sans être capable sur le moment de saisir le sens de cette impression amère, la prenant comme une claque, en pleine figure, à en avoir la joue écarlate, l'oreille bouchée, la tête qui tourne un peu...

       La claque vieillissante fait mal, elle pique, brûle, plus ou moins fort selon l'histoire qu'il y a derrière.
       Mais quand l'échauffement passe, alors on comprend : nous n'avons pas vieilli.


       Nous commençons juste la route qui nous mène à l'épanouissement...



Bon anniversaire Nattes A Lit. Le meilleur est devant, n'en doute jamais, qu'importe la frousse !

dimanche 20 avril 2014

La Chocovore

         Ah ! Le chocolat... 

       Beaucoup de monde aime ça. Ou plutôt, peu de monde n'aime pas. Il semble couler sous le sens que ma fille fait partie de la première catégorie. Et bien non ! 
       Crapulette n'aime pas le chocolat, elle lui voue un culte !



       C'est bien simple, aucune de ses journée ne peut commencer sans sa dose. Le carré du matin, c'est son plaisir à elle, son péché mignon, et comme un adulte embrumé avant le premier café, ma fille ne s'éveille que lorsque que sa bouche est barbouillée et le carré englouti.

       Alors souriante, elle est prête à entamer sa matinée, d'attaque pour dépenser toute son énergie d'enfant.

       Oui, je le confesse aujourd'hui, ma Chérie-Douce est chocovore, que dis-je, chocomaniaque, et je ne l'aide pas à se guérir de cette obsession.

       Mais si vous aviez-vu son air radieux, crapahutant dans le salon, un seau rouge à la main, à la recherche de tous les œufs cachés !


       J'aurais éventuellement pu demander au Lapin d'en laisser moins, mais ma fille a sa faiblesse, et moi j'ai la mienne !


Joyeuses Pâques !

Le défi

       Mon homme, un « expert-informaticien » en devenir, suit assez régulièrement des formations.

      Formations qui me sont totalement incompréhensibles. Je peux décrypter un HTML basique [ très très très en termes de bases ], je ne comprends rien à ce qu'il raconte...

       Et le v'là t'i' pas qu'il me lance un défi... Celui de pondre un article, un texte au su et au vu de tous(tes), sur un thème imposé dont je ne pige rien !

      Moi, peste de mon état, je ne peux refuser, comprenez, la capitulation n'est pas spécialement mon amie, et un défi est un défi !

       Comme dirait le vieux sage en pleine méditation au sommet de la montagne : « Si le défi se présente, pour t'élever, il te faudra le relever... » [ oui, je m'invente des sages imaginaires maintenant ]

       Ainsi, l'homme, dans toute sa splendeur, m'a dit : « Tiens, et si tu faisais un article sur la cryptologie quantique. »
        Son air plein d'espièglerie, ne m'a pas échappé. J'ai tout de même répondu [ bien qu'il ne le méritât pas ] : « La cryptolo-quoi ? »
           Ce serait marrant, a-t-il osé ajouté, facétieux comme jamais.

       Homme naïf, s'il pense me poser une colle sur mon propre domaine [ la divagation ], il se met le doigt dans l’œil, et jusqu'au coude en plus !

       Parlons donc un peu de la cryptologie quantique. [ possibilité de siffloter le thème d'X files ]



       Vous faites les yeux ronds ?
       C'est normal, cela prouve votre saine présence d'esprit. Personne ne sait vraiment ce que c'est, là est la bonne blague !

       Je ne pourrais décemment pas me permettre de vous expliquer le terme quantique, d'abord c'est chiant, puis en plus, même si cela ne l'était pas, je n'y comprendrais rien quand même. Une sombre histoire d'énergie, d'atomes, de quantification (ou des quanta disent les physiciens qui se la pètent avec leur latin)...
       Mais je peux insolemment vous traduire cryptologie (et cette fois, c'est en grec qu'ils se la racontent!). Littéralement « le sens du code ».

      En gros [ en très très gros ], les mecs qui s’intéressent à la cryptologie quantique, cherchent à « cracker » les codes de la cryptographie quantique, à savoir LE cryptage sécurisé par excellence, celui qui, de par ses signaux [ ...blablablablabla... ]

        Conclusion : La cryptologie quantique ne m'intéresse pas, vous non plus ? C'est encore normal. Mais je viens de gagner 30 minutes de massage.


       Si vous aussi, vous aimez relever les défis idiots qui permettent de soutirer une faveur à tiers, vous me comprenez... [ à défaut de ne rien comprendre au boulot de mon homme ]

vendredi 18 avril 2014

La femme derrière la mère...

       Je suis mère
       De la pointe de mes cheveux plus si courts, au bout de mes bras où pendent mes enfants.

       Mais aujourd'hui, j'ai envie de laisser parler la femme, celle derrière la mère...

       Car le monde a tendance à oublier que je ne suis pas que cela. Moi-même il m'arrive de ne plus m'en souvenir : quand les nuits sont dures et hachées, quand mon dos gronde, quand je n'ai pas pensé depuis trois soirs à faire mes soins, que ma peau fait la tronche sur mon visage... 
       Quand je me fringue avec ce qui me tombe sous la main, quand j'attache mes cheveux [trop courts pour le coup] parce que je n'ai pas l'occasion de mieux faire...

       Je dois l'avouer, la maternité, surtout celle où les enfants sont encore bébés, ne fait pas qu'occuper mon temps, elle emporte aussi un peu de ma féminité... Et si pour rien au monde je ne l'échangerais, il n'en reste pas moins quelques regrets de ne pas avoir le loisir de prendre soin de la femme que je suis.





       Je trouve si dommage qu'aujourd'hui, alors que je suis enfin prête à tenter tout ce que je n'avais jamais osé, je ne le puisse faute de temps. 
       Comme si, en quelques sortes, j'étais une femme en suspension...

mercredi 16 avril 2014

Quand bébé est malade, de lui tout dépend !

      Voilà, Titou est malade. Vague fièvre, vague nez encombré, mais mauvaise humeur bien prononcée !



       Tu as déjà vu un bébé malade, même un peu ? Non ? Et bien au cas, je te le décris : pleurniche permanente, sourcils froncés et moue hurlante prête à l'emploi au moindre inconvénient (faim, position inconfortable, bruit dérangeant, trop chaud, trop froid, trop tiède...).

       Toi qui croyais que bébé était le roi, le déterminateur [ dé-terminator plutôt ] de ta nouvelle vie, attends que ton chérubin chope un rhume, et tu en viendras à regretter sa plus tonitruante colère !

       Car, ne sois pas dupe, le minus malade fait de toi son esclave. Oublie chacun de tes projets, en cet instant ce sont lui et Madame température qui dirigent ton existence !

       Et ne compte même pas avoir droit de regard sur l'heure de ton rendez-vous avec le docteur, en général, tous les bébés du quartier semblent malades ce jour-là, pour peu qu'il soit mercredi, il te faudra passer une plombe dans une salle d'attente pleine de microbes et de gamins maussades, en espérant fort fort fort que ta propre descendance ne joignent pas ses cris à ceux de ses congénères agonisants !

        D'ailleurs, quand bébé est malade, fatalement, à un moment où à un autre, tu en viendras à faire des souhaits surprenants.

      Par exemple, tu vas vouloir de toute ton âme qu'il ne partage pas ses maux, qu'il n'y ait pas d'épidémie familiale. Parce que si ça arrive, dis-toi que la plus malade, ce sera toi, mais que, bizarrement, tu seras la seule dont personne ne va s'occuper !

        Tu vas te mettre à désirer plus que tout que ce ne soit qu'une rhino, si ça venait à virer otite, tu serais assurément plongée dans un abysse d'impuissance tel, que tu en viendrais à espérer que tes propres oreilles se bouchent pour la survie de tes tympans [ et oui, la voix du bébé est stridente ]... Et si éradiquer la fièvre restera ton souci majeur, dormir deviendra ta seconde priorité. [ bien que tu saches pertinemment que ça n'arrivera que dans deux jours... ]


        Voilà, Titou est malade. Moi, j'ai sommeil.

dimanche 13 avril 2014

Comme une horloge

       Si certains voient l'heure dans la course du soleil, si quelques uns la devinent en observant les marées, si d'autres, plus traditionnels, la lisent sur une montre, moi, je la connais quasi précisément en écoutant mon fils.

       Chaque heure son bruit, son cri, son pleur voire même son odeur [ Quoi ? Vous n'écoutez pas les odeurs, vous? ]...

       Mon Mini-Boy est réglé comme une horloge, et suisse l'horloge !

       Et croyez-moi, certains jours, cela en serait presque troublant.

       Imaginez-le, se délectant des bras de son père, tout sourire, dégoulinant [ littéralement, quel baveur ! ] d'amour et de bien-être, lorsque soudain, en une seconde, il se transforme en petite chose rouge et hurlante, à la limite de l'agonie

       Il se tortille, semble souffrir, mais est surtout colère : quand c'est l'heure, c'est l'heure

       Oui, c'est vrai, il est 20h01, je suis en retard pour lui servir son dîner.

     Et cette scène se reproduit inlassablement  [ à une dizaine de minutes près ] : à midi, au quatre-heure, à 10h00...


       Manger, c'est sacré, et c'est bien connu, quand l'appétit va, tout va !  


vendredi 11 avril 2014

Désolée, je suis enceinte...

[ Plus au jour d'aujourd'hui, mais il n'y a pas si longtemps... ]



       Cet article m'est assez compliqué. A dire vrai, il me trotte en tête depuis un moment, et outre le fait d'hésiter à le mettre en ligne, je suis on ne peut moins certaine de savoir poser les bons mots sur mon ressenti...
       Je vais quand même essayer...

       Il y a quelques jours, en lisant un article sur les essais-bébé d'une future jeune mère [ je balance tout, il s'agit d'Audrey ] m'est revenu le souvenir douloureux des réactions de ma sœur face à mes grossesses...

       Ma sœur et moi ne sommes pas en très bon terme, et ce depuis plusieurs années. Nous nous envoyons un texto trimestriel, et encore, je vois large. 

       Tout comme ma mère avant elle, lorsqu'elle et son compagnon décidèrent de créer une famille, elle dut subir une longue série d'échec avant d'être enceinte... De longs essais, durant de longs mois, elle allait de déception en déception. Le doute s'installa même d'y parvenir un jour. Alors ils firent leur batterie de tests, et ce n'en fut que plus perturbant : en théorie, tout allait bien...
       Un peu plus d'un an, et une fausse couche plus tard, enfin, elle avait deux locataires. 

       Malheureusement, un seul des deux survécu. Commença alors une grossesse dans l'angoisse, mais qui arriva à son terme sans autre embûche. Ma nièce naquit en octobre 2010 [ ça en jette le passé simple!] dans d'excellentes conditions, et elle est aujourd'hui une adorable fillette blonde comme les blés !

       Au cours de sa grossesse, il s'avéra que moi-même je tombai enceinte. 

       Lorsque l'Homme et moi avions décidé de faire « des essais », dans ma tête, c'était certain, galère il y aurait... Sauf que du premier coup... BIM ! Transformé l'essai. J'en demeurais pantoise ! 

       Ma surprise fut si vive, mon incrédulité si intense, que je me persuadai de ne pas y croire, m'attendant à un pire... Tant qu'un écran ne m'eut prouvé que la vie avait bel et bien prise en moi, rien, ni même les battements de son cœur ne me convainquit. [ enfin... Rien ne me convainquit qu'il n'y aurait pas de drame, comme toutes les mères j'aimais déjà la promesse au creux de moi...]

       Une fois les trois mois réglementaires écoulés, je fis mon annonce [ à d'autres que ma mère ], notamment à ma sœur. Et si sa grossesse m'avait été un tsunami émotionnel, une joie infinie et profonde, visiblement, la mienne la laissa de marbre. Une immense déception pour moi... 

       J'appris plus tard que mes théories, celles que j'avais échafaudées pour comprendre sa rudesse, étaient proches de la vérité. Elle m'en voulait clairement de ne pas avoir galéré, pensait secrètement que je lui volais la vedette, et que, au final, je ne méritais pas cette chance, moi, vilain petit canard...

       Ma fille naquit en mars 2011, soit 6 mois plus tard que la sienne.

       Quelques 18 mois plus tard, ma sœur reprit de nouveaux essais. Probablement avait-elle le souhait d'avoir des enfants rapprochés. Malheureusement, elle ne fit pas moins de quatre fausses couches, dont une lui manquant d'être fatale, en l'espace d'une année... 

       Et moi, de mon côté, en février j'apprenais ma seconde grossesse, non prévue [attention, prévue et désirée, deux choses distinctes!]

       Je compris sa tristesse, son amertume en cet instant [ celui où elle l'apprit ], en revanche, ce que je suis aujourd'hui toujours incapable de comprendre, ce sont ses reproches. Cette façon à elle de me faire penser : « je suis désolée, je ne l'ai pas fait exprès »

       Ces reproches encore présents aujourd'hui. Malgré la bonne farce que nous a fait Madame la Vie : sa première est d'octobre, ma première de mars suivant, mon second est d'octobre, sa seconde de mars suivant...

       Et j'en viens à un questionnement plus large

       Sommes-nous, nous mamans, séparées en deux catégories distinctes, celles qui ont souffert pour accéder à ce statut, et celles qui non ? 
       Devons-nous mener les guerres inutiles que peuvent causer l'allaitement, le portage, n'importe quelle différence ? 
       Une maman sans galère à l'être ne peut-elle ni comprendre, ni compatir, ni simplement souhaiter avec sincérité le bonheur à celle qui lutte ?


       Dois-je vraiment m'excuser d'avoir eu une chance que d'autres n'ont pas, simplement parce que ces autres, ces mères-mais-pas-officiellement, je les comprends, et j'ai envie de le leur dire ?


J'en profite au passage pour souhaiter tout le bonheur du monde à Audrey, et toutes ces autres qui essaient, coûte que coûte, de devenir enfin maman.

mercredi 9 avril 2014

Les ballons




        Crapulette a une trouille monstre des ballons de baudruche. Mais tout n'est jamais si simple...

       Un jour où nous nous promenions main dans la main [ bon OK on rentrait du parc et je la « traînais » plus qu'autre chose ! ], nous sommes passées devant la pharmacie [ ma seconde maison!]. Ils venaient de refaire la vitrine, et avaient décoré celle-ci de ballons multicolores. [ palpitant...]

        Crapulette, pleine de sérieux, me dit alors :

  « Moi, ben moi, ze déte'te cro fort les ballons !

-  Ah bon ? Tu n'aimes pas les ballons ma chérie ?

-  Ben non. Ze les t'aime pas du tout. I' font vraiment cro cro peur...

-  Mais pourquoi ils te font peur ?

-  Moi auzou'd'hui, je suis z'étée au pa'c mais Yam (un de ses « zamis », Liam) i' va pas me prend'e mon togobban... [ la digression, tout un art pour l'enfant, et t'as pas intérêt de l'ignorer, il peut répéter à l'infini... ]

 -  D'abord, le toboggan n'est pas qu'à Crapulette, il est à tous les enfants, je te l'ai déjà expliqué, c'est chacun son tour. Tu n'as pas envie de m'expliquer pourquoi tu as peur des ballons alors ?

  -  Ben si. Les ballons i' font peur, pasqu' i' font vraiment du bruit cro fort, et ça fait cro peur.

  -  Tu as peur du bruit quand ça éclate ?

  -  Oui, c'est ça ! »

Un mystère d'éclairci. Ou pas. Quelques pas plus tard, c'est avec véhémence qu'elle m'annonça :

    « Moi, z'adore cro les ballons ! »


L'amour au parc [ le parc - épisode 1 ]



     - Comme une saga ne peut-être sans amour, tant qu'à faire, autant lui consacrer le premier épisode ! -

        Car oui, au parc, il y a de l'amour, de la haine, des passions, des mystères aussi ! En revanche, aucune scène trop osée, même si à l'occasion une femme peut y sortir un sein. [oui, au parc, il arrive parfois qu'un bébé ait faim ]

       Quoique, peut-être les regards pieux pourraient être choqués par Les Amoureux. Ils ne font rien de bien méchant, ils sont sur le banc, celui un peu à l'écart.
       Des bras autour du cou, des mains qui s'entrelacent, des rires discrets, des regards de jeunes adultes indestructibles, forts de ce premier Grand Amour qui les rapproche...
       Ils sont plutôt discrets, ils ne nous voient peut-être même pas... Mais... Ils s'embrassent !

       Oh ! Vite, rentrez vos gosses deux personnes mélangent leur salive ! Absolument inadmissible ! Ici ? En ce lieu où nous, mères, enfants, la pureté et la bonté avons droit de cité, avons nos marques, nos repères, que dis-je nos lois 
       C'est un lieu tout public que diable !

- Il faut l'avouer, les femmes en comité commèrent, et si l'occasion se présente, qu'il est bon de deviner ce qui fait la vie de l'autre. Fort heureusement, tous les « commérages » ne sont pas des jugements, certains n'existent que par pure curiosité : on voudrait connaître l'autre, alors on imagine, et on oublie que parfois, notre propre façon de penser nous semble si évidente, que l'on en vient à juger ou donner à juger une différence sans s'en rendre compte... [ raison pour laquelle je me refuse à donner mon avis en public sur qui je ne connais pas. Ce que je ne refuse pas, en revanche, c'est entendre ce que les uns disent sur les autres. Hautement instructif...] Enfin, là n'est pas le propos... -

        Au parc donc, il est de coutume de vouloir savoir qui est avec qui, pourquoi, comment, et avec détails croustillants si possible. La mieux renseignée de tous est sans conteste La Chef.

       Dès qu'une nouvelle tête se pointe plus de deux fois, elle va et mène l'enquête. Je ne sais pas comment elle fait pour engager si vite la conversation avec des inconnus [ enfin si, je sais, elle l'a fait avec moi aussi ].
          Moi j'en suis incapable, il me faut du temps, des étapes : un sourire, puis un bonjour. Puis bonjour-au revoir, et quand la confiance s'installe, je tente le « ça va ? »...
       Elle, elle y va sans détour, elle questionne, elle alimente la conversation. Remarquez, c'est bien pratique pour savoir qui est qui, vu qu'elle est au courant de tout...

       Ainsi donc, après plusieurs jours sans voir Sacha et Doux-Papa, je me demande si le petit ne serait pas malade ?
        Non m'assure La Chef, ce n'est pas sa semaine.
        Ah ?
       Oui, à une époque, ma fille allait chez la même nounou que le petit, et elle m'avait raconté qu'entre eux, cela se passait mal... Qu'ils étaient en train de divorcer, et qu'ils avaient opté pour la garde partagée...
[ Vraiment ? Une nounou te livre en pâture la vie d'une famille, et tu me la retranscris, sans véritablement savoir qui je suis ? ]

       De ces révélations, nous sommes en mesure de déduire que Père-Branché est sans doute en couple avec la mère de son fils. Il est là chaque semaine, et pas que le mercredi ou le vendredi...
      A moins que... Serait-il veuf, aurait-il la garde exclusive ? Son ex-femme serait-elle une junkie non repentie ? Souffrirait-elle de démence ? Une grave maladie ?

        Le mystère reste entier...


- Les personnages et les histoires, bien qu'inspirées de fait réels, ne retranscrivent pas forcément la réalité. - tamtam - prière d'utiliser la voix off de « Law and order » (NDLR : New-York de la police...) -

Lire l'introduction  >ici<

mardi 8 avril 2014

Le petit bonhomme vert



       Je vis en banlieue parisienne. Et dans le coin, le piéton est considéré comme un parasite de la circulation : s'il a le malheur de se trouver au travers du chemin d'une voiture, il est écrasé. Comme une fourmi. Ni plus, ni moins.

       Mais, il y a aussi des rues en sens unique, moins fréquentées, avec des passages piétons qui s'ouvrent grands devant toi, attendant que tu les foules, t'invitant presque tant la route est déserte...

        Oui, mais ils ont un feu... Et j'ai des enfants. Dont une qui commence à bien connaître les couleurs. Qui marche. Qui apprend vite...

        Je me retrouve ainsi réduite à l'impuissance. Attendre le petit bonhomme vert, alors que la route est si dépeuplée que je pourrais allègrement m'arrêter en son milieu pour réajuster mon pull...

       C'est d'ailleurs étrangement à cet instant, qu'une multitude d'autres passants surgit de nulle part, faisant ce que tu ne peux faire : traverser !
       Moi, je ne bouge pas, évidemment, la petite main qui s'agrippe d'un côté, la poignée de la poussette de l'autre.

       Je deviens alors l'obstacle. Comprenez, je suis en plein milieu, quel culot !

      Si la plupart me contourne comme si j'étais un arbre, s'apercevant à peine de ma présence, si bien souvent, on me regarde amusé, ou me lance un regard « je comprends », il y a des fois où clairement, ma cargaison et moi, gênons ! Et que soupirs, bousculades, regard « qu'est-ce qu'elle fout celle-là avec sa marmaille ? »

       Avoir des enfants, c'est aussi ça. Vivre les choses du quotidien à leur rythme, souvent bien lent pour les adultes empressés que nous sommes...

[et un article qui sert à rien, un ! Ne me remerciez pas ! ]

dimanche 6 avril 2014

Je suis ce genre de mère...

       Je suis une mère pour qui l'enfance de ses enfants passe avant tout. Il m'est très important de les préserver au maximum, ils auront tout leur temps d'apprendre que parfois la vie, ça fait mal... Mais ils ne pourront jamais rattraper leur innocence.


       Je suis une mère qui préfère être une « maman ». Avec la tendresse que le mot sous-entend, qu'il suggère par sa consonance même. Une maman qui câline, qui caresse, qui bisoute
        Tout le temps !

       A chaque situation son geste tendre : serrer fort la main de Crapulette quand nous croisons une moto dans la rue, je sais qu'elle en a peur. Caresser les mini-cheveux de Titou pendant son biberon de midi, pour qu'il s'endorme dans mes bras. Faire une rafale de bisous, une joue l'un, une joue l'autre, une joue l'un, …, quand ils sont tous les deux allongés sur leur tapis... 
        Et les exemples pourraient être encore foison !

  
       Je suis une mère qui reprend ses petits lorsqu'ils font une bêtise ou adoptent un comportement inapproprié [ bon, faut avouer que j'ai pas encore eu à beaucoup reprendre le minus ! ], mais aussi qui félicite et encourage quand ils font une chose bien. Oui, c'est vrai, je mets au coin et je gronde, mais j'applaudis avec enthousiasme leurs victoires du quotidien, et toute brouille se finit inévitablement par un câlin !


       Je suis une mère joueuse ! Quand ils se roulent sur leur tapis, il n'est pas rare que je me roule avec eux. Je fais la course avec ma fille, et nous sautillons souvent main dans la main quand nous nous baladons [ oui oui, même en ville ]. Je fais ma drôle de voix, celle aiguë et enjouée, ma « spéciale bébé », juste pour faire rire mon fils, en particulier lors de situations ennuyeuses, comme l'attente à une caisse. [ je crois que beaucoup de gens me prennent pour une dingue ! ]


       Je suis une mère qui discute avec ses enfants. Et depuis un moment d'ailleurs. La folie que me suppose le monde doit venir de là, j'imagine... 
       Rares ne sont pas les fois où enceinte, j'ai été étrangement regardée, mais que voulez-vous ! Je ne sais pas ignorer un bébé qui cherche à communiquer. De la même façon que je suis incapable de promener mon Mini-boy en poussette sans lui adresser paroles et sourires
       Et après tout, pour ce que j'en ai à faire que les gens imaginent que je parle seule !

       Puis, ma méthode ne doit pas être si mauvaise, au parc, tous les gamins viennent discuter avec moi, ils délaissent même parfois le banc de leur parent pour le mien !


       Je suis une mère qui se sait totalement imparfaite, qui se sait profondément aimante, qui se sait terriblement faillible, mais qui cependant essaie de ne jamais oublier qu'elle fait de son mieux
       Pour ces raisons-là, je me sais, me sens une bonne mère.


       Au final, je suis une mère qui n'est qu'une femme comme les autres... Le genre de mère humaine... !

"Il n'y aucune façon d'être une mère parfaite, mais un million pour en être une bonne"


- Tout comme Nath, j'avais moi aussi remarqué les articles « Je suis ce genre de... » Tout comme elle, je trouvais que c'était une belle idée. Mais à son contraire, je ne savais pas qu'à l'origine c'était un TAG. Or, je ne suis pas une peste pour rien, et par principe, je me refusais de suivre une masse, pomper une idée non mienne... En revanche, me plier à l'exercice parce que cela m'a été proposé me plaît bien plus ! Une façon de montrer à la personne qui me tague qu'elle et ses idées m'importent, et, une pierre, plusieurs coups, écrire avec un cadre et tenter par tous les moyens d'en déborder, mais subtilement, une démarcation dans les règles, exercice de style en quelques sortes ! [sans prétention hein!] -

Celui là, il est pour toi belle copa !